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Après le déconfinement, quelle place pour l'autopartage ?

Avec une baisse des déplacements évaluée à 80% (source : étude Kisio/Roland Berger), les services de transport ont subi de plein fouet la crise du Covid-19. Un moment critique pour des mobilités émergentes telles que l'autopartage, dont certains acteurs ont dû interrompre temporairement leurs activités. Zity, le service du groupe Renault initialement prévu pour un lancement à Paris le 16 mars, a quant à lui retardé son arrivée au 22 mai. « On a clairement perdu deux mois, mais cela ne nous a pas empêché d'enregistrer un démarrage rapide dès les premiers jours du déconfinement », explique Vincent Carré, directeur développement du business international chez Renault. L'opérateur n'a rien changé à ses plans de déploiement : 500 véhicules disponibles dans un périmètre de 600 km2 couvrant Paris et Clichy. De quoi accréditer l'idée d'un nouvel élan pour ce secteur encore balbutiant ? Difficile à dire, dans la mesure où de nombreuses interrogations restent en suspens.

Simplifier et faire connaître l'offre

Avant la crise, la situation des nouvelles mobilités en France et dans le monde semblait assez claire : « On avait, à ce moment-là, un vainqueur quasi hégémonique qui est le VTC, seul mode de déplacement conçu à l'échelle du marché. Autour de lui gravitent plusieurs offres bourgeonnantes dont fait partie l'autopartage. Leur avantage est de présenter des opportunités de croissance, avec une faiblesse de taille : leur caractère désordonné », analyse Joël Hazan, directeur associé et expert en mobilité du Boston Consulting Group (BCG). À Paris, par exemple, huit acteurs se partagent un marché d'un peu plus de 3 000 véhicules.

Or, une telle concurrence nuit autant à la lisibilité de l'offre qu'à son développement. « Pour être adoptée, il faut qu'une offre soit simple, ce qui n'est pas le cas, pour l'instant, de l'autopartage, contrairement au vélo en libre-service par exemple », poursuit Joël Hazan. Une idée à laquelle souscrit Vincent Carré : « Aujourd'hui encore, le terme d'autopartage recouvre des réalités très différentes, du free floating à l'autopartage en boucle. De ce point de vue, il y a toute une notoriété du service à construire. »

Madrid, l'exemple à suivre ?

Pourtant, l'autopartage possède certains avantages majeurs et, en premier lieu, son impact sur les utilisateurs. « Les études montrent que les deux tiers des autopartageurs réguliers se séparent de l'une de leurs voitures, tandis que la moitié abandonnent complètement le véhicule personnel. Ce sont aussi ceux qui utilisent le plus les autres moyens de transport », souligne Joël Hazan. À Madrid, où a été lancé le premier réseau Zity en 2018, l'expérience est un succès. « Là-bas, nous sommes arrivés dans un écosystème mature, avec des clients habitués à adapter le mode de transport à leurs besoins. Notre service flexible y a facilement trouvé sa place », précise Vincent Carré. En deux ans, Zity compte déjà 330 000 abonnés madrilènes.

Les doutes concernant le risque sanitaire semblent avoir été levés grâce aux protocoles stricts mis en place par les différents opérateurs. Comment, dès lors, permettre à l'autopartage de passer le cap en France ? Pour Joël Hazan, la solution tient peut-être à une volonté plus ferme de la part de tous les acteurs : « Nous avons laissé le système devenir chaotique et il faut désormais organiser l'offre. Les pouvoirs publics peuvent le faire en suivant, par exemple, le modèle de l'appel d'offres qui a été lancé à Paris pour les trottinettes en libre-service. Les acteurs privés peuvent aussi choisir de se constituer en écosystème. Mais, quelle que soit l'option, l'enjeu reste la complémentarité et l'intégration. »

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